Suppression de la défiscalisation du gazole non routier : impacts et conséquences
Le Gazole Non Routier (GNR) est un carburant spécifique largement utilisé dans les secteurs de l’agriculture, des travaux publics et par certaines professions. Jusqu’à récemment, ces industries bénéficiaient d’une niche fiscale importante permettant une fiscalité avantageuse. Cependant, Bruno Le Maire, le Ministre de l’Economie, a annoncé la suppression de cette défiscalisation. Dans cet article, nous allons discuter de cette décision, des motivations derrière elle et des conséquences pour les industries concernées.
Motivations derrière la suppression de la défiscalisation
La décision de supprimer la défiscalisation du GNR s’inscrit dans une politique plus globale mise en place par le gouvernement français. En effet, Bruno Le Maire a confirmé sur FranceInfo vouloir mettre fin à cette niche fiscale afin de « faire basculer notre fiscalité brune qui incite à consommer des énergies fossiles vers une fiscalité verte valorisant les investissements verts ».
Cette décision s’explique donc par une volonté de lutter contre le réchauffement climatique et d’encourager les industries concernées à adopter des pratiques plus respectueuses de l’environnement.
- Impacts sur le secteur agricole : Les agriculteurs sont particulièrement touchés par cette mesure. Pour eux, la suppression de la défiscalisation du GNR va entraîner une hausse importante de leurs coûts de production.
- Impacts sur le secteur des travaux publics : Les entreprises de travaux publics et du bâtiment vont également subir les conséquences de cette suppression. La hausse du prix du carburant risque d’alourdir la charge financière pour ces sociétés déjà fragilisées par la crise économique.
- Maintien de la compétitivité des transporteurs routiers : Cette mesure ne concernera pas les transporteurs routiers, afin de préserver leur compétitivité face à une concurrence internationale intense.
Possibles conséquences et réactions des industries concernées
La suppression de la défiscalisation du GNR est loin de faire l’unanimité auprès des professionnels touchés par cette mesure.
Réactions du secteur agricole
Les agriculteurs sont inquiets quant aux potentielles répercussions de cette décision sur leur secteur. Arnaud Rousseau, président de la Fédération Nationale des Producteurs d’Oléagineux (FNSEA), a fait part de sa préoccupation lors d’une rencontre avec le président de la République Emmanuel Macron. Selon lui, il existe un décalage entre la volonté politique de souveraineté alimentaire et la réalité des chiffres de la production.
Afin de mesurer l’impact de cette suppression de la défiscalisation, il a été convenu de mettre en place des indicateurs et de co-construire des instruments de mesure avec les équipes présidentielles
Réactions du secteur des travaux publics
Les entreprises de travaux publics et du bâtiment redoutent également les conséquences de cette mesure. Elles craignent que la hausse du prix du GNR ne soit répercutée sur leur activité et qu’elle n’entraîne une baisse de leurs marges résultant en un ralentissement de l’investissement dans le secteur.
Adaptation et perspectives d’avenir
Face à ces défis, il est primordial pour les industries concernées de s’adapter et de se tourner vers des alternatives plus écologiques.
- Investissement dans des technologies propres : Pour limiter l’impact de la suppression de la défiscalisation du GNR, les agriculteurs et les professionnels des travaux publics devront investir dans des technologies plus respectueuses de l’environnement telles que les énergies renouvelables.
- Diversification des sources d’énergie : Il s’agira également pour ces secteurs de diversifier leurs sources d’énergie, en explorant des solutions telles que le biocarburant ou le gaz naturel pour véhicules (GNV).
- Soutien du gouvernement : Le gouvernement devra accompagner ces transitions en proposant des aides financières et en incitant les acteurs économiques à innover en matière d’énergie verte.
La suppression de la défiscalisation du GNR représente donc un enjeu majeur pour les industries concernées. Si elle entraîne inévitablement certaines difficultés, elle pourrait également être l’occasion de repenser leur modèle énergétique et d’adopter des pratiques plus durables, pour le bien de notre planète et de notre économie.