Shrinkflation : la réduction des quantités de produits sans baisse de prix fait débat
La shrinkflation, cette pratique discrète qui touche les consommateurs
De plus en plus d’entreprises ont recours à la shrinkflation, une pratique qui consiste à réduire la quantité d’un produit dans son emballage sans pour autant abaisser son prix. Cette méthode peu transparente permet aux fabricants d’augmenter le coût des articles sans que les consommateurs ne s’en rendent compte immédiatement. Ainsi, les clients et distributeurs se retrouvent face à un dilemme entre accepter cette hausse dissimulée ou dénoncer cette arnaque.
Les distributeurs réclament plus de transparence
Face à cette situation, certains distributeurs demandent davantage de clarté sur les modifications de contenant. Alexandre Bompard, PDG de Carrefour, a annoncé l’affichage en rayons des produits concernés par la shrinkflation. Des affiches signaleront ainsi les produits dont le grammage a baissé et le tarif augmenté, avec l’engagement de renégocier ce tarif auprès des fournisseurs.
- Les paquets de chips Lay’s
- Les bouteilles de Lipton Ice Tea (1,25 litre au lieu de 1,5 litre)
- La mayonnaise Amora
Cette initiative est soutenue par Michel-Édouard Leclerc, qui appelle également à rendre obligatoire l’information sur les modifications de contenant.
Un débat de dupes ?
Selon certains, le débat sur la shrinkflation serait un « débat de dupes ». En effet, alors que les grands patrons de la distribution et le ministre de l’Economie crient au scandale, certains affirment que cette pratique est désormais bien connue des consommateurs. L’inflation et les mesures contraignantes du gouvernement pour tenter de lutter contre ont engendré une prise de conscience chez les clients.
La shrinkflation reste marginale selon certains distributeurs
Le directeur exécutif achats et marketing de Lidl France, Michel Biero, affirme que la shrinkflation est encore un phénomène marginal. Il précise que ce type de produits peut être refusé en rayon par les distributeurs. Bien que la polémique continue, il semblerait donc que cette méthode soit loin d’être généralisée dans le secteur agroalimentaire.
Les mesures proposées pour lutter contre la shrinkflation
Face à cette problématique, plusieurs solutions sont proposées :
- Rendre obligatoire l’information sur les modifications de contenant
- Afficher en rayons les produits concernés par la shrinkflation et s’engager à renégocier leur tarif auprès des fournisseurs, comme le fait Carrefour
- Refuser de mettre en rayon les produits ayant recours à cette pratique, comme le suggère Lidl
La transparence et l’information des consommateurs semblent être la clé pour lutter contre cette méthode peu éthique.
Le rôle du gouvernement dans la lutte contre la shrinkflation
Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, a qualifié la shrinkflation d’ « arnaque », montrant ainsi l’engagement du gouvernement à protéger les consommateurs contre cette pratique. La proposition de rendre obligatoire l’information sur les modifications de contenant pourrait être un premier pas vers une meilleure régulation du marché agroalimentaire et une protection accrue des clients.
Bien que la shrinkflation soit encore marginale, elle est désormais sous le feu des projecteurs, poussant les distributeurs et le gouvernement à prendre des mesures pour préserver les intérêts des consommateurs. La transparence et l’éducation des clients restent essentielles pour lutter contre cette pratique discrète et peu éthique.